Quand je reçois en consultation, un couple en difficulté relationnelle ou une femme déprimée parce qu’elle est toujours célibataire malgré son âge qui avance, je leur pose la question « pourquoi se mettre en couple » ? Une question qui peut sembler banale mais dont la réponse oriente la thérapie puisqu’il est question de savoir si vivre à deux, est une nécessité ou un choix ?
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. »
Cette déclaration ci-dessus nous l’avons une fois entendue ou lue. Elle révèle que le fait de se mettre en couple est un besoin psychologique. Ce besoin peut être décliné en deux autres besoins à savoir un besoin affectif : aimer et être aimé(e) et un besoin de reproduction. D’un point de vue psychanalytique, se mettre en couple est une manière de renoncer à son désir œdipien fantasmatique de se mettre en couple avec sa mère ou son père. Cela permet donc une rupture minimum de la filiation avec les parents ou une distanciation. Et donc, être en couple est une nécessité pour sa maturation psychologique. Certains vont plus loin pour faire croire qu’on trouve le bonheur en étant à deux. A l’exemple de ces histoires romantiques du prince qui retrouve sa princesse et tous deux vivent heureux comme si on ne peut vivre heureux qu’en étant en couple.
« Le bonheur se trouve seul et se partage avec quelqu’un. » Benoît Magimel
Si on peut être heureux seul, alors être en couple est un choix puisqu’on peut décider si on doit partager son bonheur avec quelqu’un ou pas. Sur ce point, Yvon Dallaire, psychologue canadien et auteur du best-seller Qui sont ces couples heureux ? dit : à mon avis, l’une des
plus belles paroles d’amour que l’on puisse dire à son partenaire est : « Chéri(e), quand je suis avec toi, je suis heureux (se) et quand je suis seul(e), sans toi, je suis tout aussi heureux (se) » signifiant par-là que « je n’ai pas besoin de toi, mais je te choisis librement et volontairement pour m’accompagner dans mon bonheur et je suis là pour toi, si tu le veux et que tu as le même désir que moi de construire un couple.»
De là, on comprend que le point positif du choix d’être en couple est le dépassement de la dépendance affective (très toxique pour l’harmonie conjugale) vers la maturité émotionnelle.
Dans notre société, le plus commun est de vivre en couple au point où rechercher un(e) partenaire devient une obligation. On se sent mal de ne pas avoir une autre moitié. Or, cela fait qu’on passe à côté du plus important « s’aimer soi-même avant tout », de s’estimer et de se respecter, qu’on soit avec ou sans partenaire. Quand on se met en couple pour rechercher le bonheur sans avoir soi-même ses propres repères de bonheur, on se retrouve totalement dépendant de l’autre. Et si les attentes envers l’autre ne sont pas satisfaites, on se retrouve totalement malheureux. On se met en couple pour partager quelque chose avec l’autre.
