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Maîtriser sa colère pour l’harmonie du couple

Très souvent, l’équilibre du couple vient à être perturbé car l’un des partenaires n’arrive pas à maîtriser sa communication émotionnelle. La colère, cet état affectif violent et passager, résultant du sentiment d’une agression, d’un désagrément, traduisant un vif mécontentement et accompagné de réactions brutales, en est un des facteurs conduisant à une crise de couple. Dès lors, comment maîtriser sa colère pour préserver le bonheur conjugal ? Vous allez apprendre une des techniques adéquates à travers l’illustration d’un cas pratique.

Avant tout, notons que la colère, comme toute émotion, est une réaction à un événement. Mais, il ne faut pas se tromper, ce n’est jamais un événement en soi qui déclenche une émotion. Elle est toujours le résultat d’une interaction entre un désir, une attente et un événement contraire.

C’est l’obstacle perçu du désir qui déclenche la colère, en d’autres mots une intolérance à la frustration. Pour le colérique, son désir doit être satisfait immédiatement et il ne comprend pas et n’accepte pas la non-satisfaction de son désir. La colère apparaît quand la réalité ne correspond pas à son attente de lui-même ou des autres. Si les attentes sont réalistes alors la colère est dite normale et utile. Mais elle devient pathologique quand elle est causée par des interprétations et des anticipations inadaptées. Pour de tel cas, il s’avère nécessaire d’apprendre à la maîtriser. La technique à utiliser est axée sur la cognition c’est-à-dire les pensées et le comportement.

QU’EST-CE QUE JE FAIS ?

Pour les cas de gestion de colère dans le couple que je reçois en consultation, je demande en premier lieu au patient de remplir un tableau dans le but est d’analyser sa colère.

La première colonne du tableau est intitulée SITUATION. Dans cette colonne, le patient inscrit les données objectives de la situation dans laquelle il a ressenti une colère : lieu, date, heure, personnes ou objets.

La deuxième colonne concerne l’EMOTION, sa nature. Dans notre cas, c’est la colère mais surtout son intensité subjective entre 0 et 10.

La troisième colonne est la plus importante à savoir les PENSÉES. Il s’agit d’identifier ses pensées pendant la colère. Par exemple, quel est votre monologue intérieur simultanément à votre colère ?

La dernière colonne est réservée à votre COMPORTEMENT, à ce que vous faites en ces moments de colère.

Ce travail basé sur ce tableau d’auto-observation a une double fonction. Celle de connaître, pour l’individu et pour moi professionnel, les mécanismes singuliers de la colère du patient mais celle de reprendre le contrôle de soi. Car par l’auto-observation, l’individu prend du recul sur la situation, sur ses attentes et ses désirs ce qui lui permet de commencer à gérer ses colères.

Une fois passé le temps nécessaire pour identifier les schémas cognitifs constants à travers les pensées automatiques, le patient et moi travaillons ensemble sur ses croyances et ses inférences.

En voici un cas pratique.

Mawussi rentre chez elle à 20 heures après le boulot et voit son conjoint les pieds sur la table devant la télé. Dès que son mari lui souhaite la bienvenue, elle ressent une violente colère au fond d’elle. D’un seul coup elle se sent méprisée et insultée. « Comment peut-il m’attendre dans ces conditions et après c’est pour dire qu’il m’aime » s’interroge-t-elle. Elle commença par lui hurler dessus et lui dit « tu ne m’aimes pas. Car si tu m’aimais le repas serait fait avant que je rentre. Tu n’as rien à faire de moi. » Elle rentre dans la chambre et commence par pleurer.

En séance de psychothérapie avec Mawussi…

PSY : Quelles étaient vos attentes ?

Mawussi : Je m’attendais qu’il fasse à manger.

PSY: Lui avez-vous exprimé votre désir ?

Mawussi : Euh, non. Pas tout à fait.

PSY : Comment voulez-vous qu’il connaisse votre attente ?

Mawussi : S’il m’aimait, il le saurait.

PSY: Vous pensez donc qu’il ne vous aime pas ?

Mawussi : Oui ! Il ne fait jamais attention à mes désirs.

PSY : Mais si vous ne lui exprimez pas vos désirs, il ne peut pas les connaître et encore moins les satisfaire. Si nous revenions sur la situation, quand vous êtes arrivée, vous l’avez vu se détendre et vous saluer. Oui. Objectivement, cette situation ne déclenche pas la colère. C’est votre interprétation qui a déclenché cette émotion, la colère. Vous vous attendiez à ce qu’il prépare un repas en amoureux. Voyant que votre attente non exprimée n’était pas satisfaite, vous vous êtes mise en colère et vous êtes partie pleurer dans votre chambre. La question qu’on doit se poser est de savoir si votre attente était réaliste. À savoir pouvez-vous attendre de la part de votre conjoint qu’il vous prépare un repas en amoureux tous les jours ?

Mawussi : Non.

PSY : Qu’est-ce qui vous paraît réaliste ?

Mawussi : Que de temps en temps, il me surprenne à organiser un dîner.

PSY : Comment votre désir peut être satisfait alors que vous ne lui en avez jamais parlé ? Pensez-vous que vous pourrez lui en parler pour la semaine prochaine ?

Mawussi : Oui.

Somme toute, il ne s’agit pas de renoncer à son désir dont la colère exprime la frustration mais de le comprendre, de s’interroger sur son réalisme et surtout sur la possibilité de le satisfaire. De plus, il faut exprimer ses désirs à son conjoint que de le laisser deviner. Ceci favorisera une meilleure communication dans le couple et prévenir les crises de couple.

PS : Cet article est inspiré de Boris Guimpel.

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